mardi 23 décembre 2014

Rugby polaire

à la suite de ce formidable article du journal L'EQUIPE
je vous propose ma vision des choses et mon espoir.



Il règne un froid polaire du côté obscur de la Force, un froid qui vous glace le sang, un froid qui conduit à la mort parfois... Cette Force qui est devenu le leitmotiv du Football de Rugby, semble l'entraîner de phases maniaques en phases dépressives dans ce qui est en réalité une violence non contenue, une virulence sans mesure face à laquelle les règles sont à parfaire d'urgence.
Il en est une simple et ferme et possible à mettre en application messieurs du Board, afin de sauver votre sport qui sombre dans la noirceur du côté obscur de la Force : obliger le plaquage aux jambes et interdire tout contact au-dessus de la ceinture. C'est ainsi que vous ramènerez l'esprit du jeu d'évitement dans votre sport !

Et pourtant, tout cela commence à l'école du jeu : la première chose que l'on apprend dans le rugby lorsque l'on est minot, c'est à plaquer, et plaquer, c'est faire tomber son opposé d'une prise aux jambes – voire aux chevilles pour les plus doués adeptes de la « cuillère » - sur une herbe bien grasse qui, sinon vous garnir de boue bien dégueulasse, vous garantit le moelleux d'un tapis de saut à la perche dans la chute.


On plaque aux jambes, et plus c'est gros, plus ça tombe lourdement.
Cessons de l'oublier et c'est de là que repartira le rugby.
La force des avants doit servir en mêlée, en maul constitué, là où la force debout est valorisée et valorisante, mais il faut interdire les percussions malsaines qui font dériver le jeu et le morphotype de ses acteurs.
Un physique de danseuse et d'ouvreur (de triple-sauteur en athlé'), j'adore faire tomber les balaises d'une petite cuillère. Après faut qu'il s'cache...
Autoriser les percussions, c'est permettre d'annihiler de petits gabarits en les détruisant par vengeance. Ne pas comprendre cela n'a fait qu'amener aux actuelles dérives.
Dans les écoles de rugby, on t'apprend à plaquer aux jambes ; c'est après en grandissant que les choses se compliquent.
Faire des équipes en catégories de poids serait absurde, car tout l'intérêt de ce sport réside en la représentation des différents morphotypes de l'athlé', selon les postes et les spécialités !
La dérive vers les rugbymen bodybuildés date du professionnalisme. Réinjecter le charme et la dimension civilisée, joueuse du vrai plaquage tel qu'on l'apprend aux enfants, permettrait de revoir des centres au physique de coureurs de 400 m ou de 800 m, tels que Sella et Codorniou, et de vrais ailiers sprinteurs comme Estève ou Bernat-Salles, sans parler des ouvreurs ou des demis de mêlée, ni des avants qui ressemblent aujourd'hui à des murs...
Si on ne met pas en place cette règle, le rugby deviendra un sport d'autobus, un spectacle de gladiateurs, tel que Laporte l'a voulu - avec le peu de succès que l'on sait - au point d'y perdre la culture du jeu à la française.
Si sa pratique est plus rapide et les joueurs plus lourds, son énergie cinétique (Ec = 1/2mv²) est surmultipliée par un facteur simple et un autre au carré. C'est physique et arithmétique, et c'en devient barbare ! Bientôt, interdire les chocs frontaux dans le rugby, ce sera sauver des vies.

Regardez jouer les enfants : le terrain de rugby, c'est le lieu d'un "épervier" géant dont le rôle voyage au gré des mouvements du ballon, c'est un sport d'évitement dont l'âme s'est égarée dans la testostérone et le dopage.
Mais c'est un sport encore adolescent, c'est à dire avec une force mature mais un esprit puéril. Certaines décisions lui permettront de passer à l'age adulte, celui des responsabilités.