Un film immense, à la portée jamais atteinte en ce qui concerne une œuvre ayant le sport en décors.
Une tension permanente attrapant notre attention, dans la reconstitution remarquable d'une compétition de Judo, parfaitement crédible, et témoignant de l'intensité de ce sport de combat, l'intellect et le physique happés par une double trame entre les championnats du monde à Tbilissi, et les événements concomitants à Téhéran.
Le synopsis est d'une efficacité redoutable en sa simplicité : risquant de se voir confronter à sa potentielle adversaire israélienne en finale, on cherche à la faire abandonner dans dans cet enchaînement de combats qu'elle domine avec brio.
C'est ainsi que se noue l'intrigue : une entraîneure écrasée dans l'étau d'un harcèlement politique émanant de la Fédé d'Iran, téléguidée par un pouvoir odieusement misogyne et totalitaire ; une héroïne inflexible et révoltée, dont la famille à distance est menacée ; l'enjeu surpasse absolument le jeu, les barbouzes islamistes outrepassent honteusement tous les règlements, menacent, insultent, incarnent au plus haut point l'ignominie de ce régime allié de la russie de poutine (en leur vendant des drones et des missiles à portée longue, afin de tuer des femmes et des enfants d'Ukraine).
Un régime à vomir — et c'est ce que ressentent en décalage une héroïne et puis l'autre...
Un régime à fuir aussi pour les protagonistes iraniens menacés sur place.
Une ode à la Liberté que cette histoire de femmes, où l'on ne voit finalement que des femmes en action contre d'odieux potentats masculins.
Cette œuvre est aussi la réflexion la plus puissante à mon avis, qu'il m'ait été donné de voir au sujet de la notion de choix, d'engagement, que se soit par le sport ou par un autre moyen, bouffée d'air pur après la trêve olympique hypocrite et sans lendemains que nous venons de vivre.
Une réalisation sans faille, avec un emploi pertinent du Noir & Blanc, nous renvoyant aux films mythiques usant de cette pellicule au combat ("Plus dure sera la chute", "Raging Bull") et lui conférent le côté pathétique ou le sang n'a pas de couleur. Un duo d'actrices époustouflantes, convaincantes à l’extrême et touchantes, bouleversantes, passionnantes.
On ne ressort pas indemne d'un tel film !
On a envie d'en parler, de partager l'intensité des émotions ressenties, de dire aussi simplement : "venez voir ça ! C'est sublime."
Au Panthéon des chefs-d'œuvre abordant le milieu sportif, il outrepasse ainsi "Les chariots de feu", "Par l'épée", "Million dollars Baby", parce que comme eux, dépassant le sujet du sport, il parle en priorité des préoccupations de l'Homme qui vit, mais ici surtout de la Femme.